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Podcast Sabrina Beaulieu

Tannée de ne pas fiter dans le moule? Entrevue Sabrina Beaulieu| E004

Et si le monde n’existait pas, et que tu n’avais pas vraiment besoin de te conformer ? Tu t’es jamais senti à ta place ? Et si ta place était la seule que tu prenais ? On va jaser de comment s’assumer grandement avec Sabrina Beaulieu.

Je suis Marrie-Eve, photographe spécialisée en marques personnelles, et créatrice d’univers visuels. Passionnée marketing et ayant une créativité débordante, j’aide mes clients à créer des univers et à trouver de nouvelles stratégies marketing pour leurs projets. Je vais t’aider à t’incarner, à ce que tu sois visible, et à ce que tu sois le plus authentique que possible dans tes publications. Incarner sa marque, c’est être vrai, mais surtout de ne pas avoir peur de qui nous sommes. Es-tu prêt ? On y va !

Sabrina Beaulieu, créatrice de La Grande Maison de Couture, conférencière, et animatrice du podcast La Grande, grande femme qui assume sa grandeur. Elle travaille activement pour lancer sa ligne de vêtements pour les grands. Présente-nous ton parcours, Sabrina.

Bonjour Marrie, contente d’être ici. Je suis technologue en architecture de métier. J’ai lancé mon entreprise en architecture en 2008. J’ai pensé, par la suite, à lancer mon projet de couture. Je mesure 5 pieds 11, c’est donc difficile pour moi de trouver des vêtements à ma taille. C’est de là que l’idée de La Grande Maison de Couture est née.

Aujourd’hui, on va parler de sentiments qu’on vit, on va parler de moule. On va parler de ce qu’on ressent quand on ne s’aime pas. On voit souvent un air de « perfection » qui est censé se trouver sur les photos partagées sur les réseaux sociaux, avec les fameux commentaires des gens qui viennent te critiquer quand tu n’es pas parfaite à leurs yeux. Nous les femmes, on veut tout avoir pour être parfaites. Mais si justement notre perfection était simplement ce qu’on est maintenant ? Pourquoi ne pas se dire fuck les standards de beauté ? En fait, les standards de beauté sont vraiment changeants. Si on retourne en 1940 ou 1950, les standards de beauté étaient très rondeurs, avec Marilyn Monroe qui était une icône à l’époque. On a revu cette mode tout récemment, avec les Kardashian. C’est sûr que si on mettait les Kardashian dans les années 2000, par exemple, il y aurait eu un clash. Les standards de beauté changent tout le temps, du coup, on devrait plus s’assumer à l’intérieur que de chercher à être conforme à de telles règles. Sabrina, t’as lancé ta gamme de vêtements, et là, tu lances un mouvement qui suit la vague du body positivism. Pourquoi tu te lances là-dedans ?

Je me lance là-dedans parce que j’ai vécu une expérience avec « les standards de beauté ». Avant même de rentrer à l’école, je me disais que je n’étais pas assez belle, que j’étais trop grande, trop grosse. Les gens me demandaient constamment de ne pas faire ceci ou cela. J’ai donc vécu cela toute ma vie. J’ai commencé très récemment à manger seule au restaurant, parce que je me faisais juger quand je le faisais auparavant. Au fil des années, j’ai travaillé sur ma confiance, mon estime. C’était un travail de longue haleine parce qu’il fallait détruire toutes les idées que j’avais encodées dans ma tête tout au long de ma jeunesse. J’ai commencé à vouloir arrêter de me cacher. Je le redis, je mesure 5 pieds 11, et on ne me voyait jamais dans une foule tellement je ne voulais pas que les gens me voient. C’est triste, car plusieurs personnes s’empêchent de vivre leur vie à cause de ce genre d’idées. J’avais ce problème à cause de ma grande taille, mais il y a aussi des filles minces qui ont le même problèmes. On est parfois tellement sévères avec nos corps. C’est pour cela que j’ai créé une ligne de vêtements pour les grandes, puis le mouvement Grandement Parfaite, parce qu’on est toutes parfaites. C’est pour cela que j’ai fait le programme, parce que je veux inspirer les femmes à se sentir bien dans leurs peaux. Si tu prends quelques secondes le matin pour te regarder dans le miroir nue, pas maquillée, et que tu complimentes ton corps, je pense que ta journée sera totalement différente.

Cela me rappelle un petit truc dont on avait parlé, Marlène et moi, lors d’un live sur ma page Facebook. On disait que quand tu mets de la crème sur le visage, il faut en effet prendre un plaisir à te mettre de la crème sur le visage. C’est un moment que tu passes avec toi-même, et qu’il faut vraiment essayer d’apprécier.

Je ne suis pas quelqu’un qui se maquille tout le temps, au contraire. Avant je ne le faisais pas, parce que je croyais que ça ne rendait pas bien. Là, j’ai accepté que j’étais belle. J’ai l’impression que j’ai commencé à mettre du maquillage juste parce que ça me faisait bien, et pas pour m’embellir ou quoi que ce soit. Je ne me maquille pas des fois, et je me trouve belle. C’est la même chose pour les vêtements. Il y a un vrai plaisir à mettre des vêtements que tu aimes. Le choix reste assez restreint pour moi vu ma grande taille. Mais je ne peux pas continuer à écouter les gens qui me disent que les grandes ne doivent pas mettre de pantalon, comme s’il y avait une loi quelque part qui l’interdit. Est-ce qu’on va arrêter de vivre ? Est-ce qu’on va se cacher ? Moi j’aime les trucs avec des patterns, des couleurs. Je connais des personnes qui s’habillent ainsi et qui se cachent pour éviter le regard des gens. Je refuse totalement de le faire.

Assume, et puis c’est tout. Sabrina, est-ce qu’il y a des trucs communs que la personne peut faire pour s’assumer un peu plus, peu importe si elle est grande ou petite ou mince ?

C’est petit à petit. Si aujourd’hui tu te caches par peur d’être jugée, je ne te demanderai pas de t’habiller en rouge flash et de mettre des talons hauts dès demain. Il se peut que tu te pètes la gueule. Tu peux acheter des petits talons si tu veux, c’est très féminin. Essaie de trouver des trucs qui te font plaisir et que tu ne ferais pas d’habitude, un collier plus flamboyant, un vernis à ongles. Même les petites affaires peuvent vraiment faire la différence. Après, il faut lire et travailler sur soi-même. Il faut également savoir qu’on a le droit d’unfriend les gens qui nous dérangent au quotidien. Si vous mettez sur Facebook un selfie, et qu’une personne vous juge, vous avez le droit de l’enlever de votre liste d’amis. Il faut s’assumer pleinement et se donner le droit de rayonner.

Quand on commence à rayonner aussi, et que notre entourage n’est pas habitué à nous voir ainsi, il se peut que cela dérange certaines personnes. Ces personnes-là n’ont peut-être plus de place dans notre nouveau mode de vie. Parfois, un ménage doit se faire. Mais ce ménage est pour le mieux. Je comprends totalement que certaines amitiés font un peu plus mal que d’autres à perdre, mais si c’est pour vous mettre vers le bas, ce n’est peut-être pas la bonne amitié à avoir.

Inversement, j’ai des gens que je connais un peu, des anciens amis, des anciens collègues. Ils m’ont écrit récemment pour me dire qu’ils aimaient ce que je faisais. Quand j’ai commencé mon processus, ce n’était pas pour créer mon entreprise, je l’ai fait parce que je ne me sentais pas bien dans ma peau. Quand j’étais petite, je me disais toujours que j’aurais tant voulu mesurer 5 pieds 6 pour être dans le moule. J’ai fini par décider moi-même de devenir heureuse, c’est là que le changement a commencé.

Il serait vraiment bien de focus sur les points qu’on a. Par exemple, on a toutes les deux les yeux très clairs. Il faut aussi essayer d’avoir des vêtements qui vont parfaitement avec notre morphologie. Je ne conseille pas de porter tout et n’importe quoi non plus. C’est bien de prendre l’avis d’un styliste, et y aller avec des trucs qu’on aime.

Je veux créer une collection de linge pour être belle. Je n’ai aucune formation en stylisme, j’aime cela par intérêt général. J’ai toujours pensé qu’il fallait rester conforme aux règles. On me disait que je ne pouvais pas mettre de couleurs parce que j’étais grosse. Un jour je suis allée dans un magasin, et je me suis mise à essayer des vêtements. Maintenant, je conseille aux gens d’aller s’amuser dans un magasin. Je ne savais pas que j’aimais le rose. Maintenant, le fuchsia c’est ma couleur préférée. J’ai acheté des robes fuchsia au complet. Jamais de la vie je n’aurais pensé porter ça !

Il faut aussi savoir que « what you focus on, you create ». Si vous êtes toujours dans le positivisme, vous trouverez des choses positives. Quand on se concentre sur les points qu’on aime, ces points vont prendre plus d’espace dans notre vie. Par le même effet, si on focus sur des choses qui ne sont pas bonnes, elles prennent plus de place. Donc il faut focus sur les éléments qu’on apprécie de notre corps ou de notre personnalité. Mais si on est pas à l’aise avec notre corps actuel, qu’est-ce qu’il faut faire pour améliorer son état d’esprit ?

Si tu n’es pas prête à changer ta garde-robe, tu peux acheter un foulard, tu peux acheter un collier, tu peux acheter une sacoche. Tu peux aller au bureau avec une boîte à lunch. Il y en a qui vont tellement s’effacer qu’ils vont finir par aseptiser leur personnel aussi.

Ceci peut arriver aux entrepreneurs. Par exemple, j’ai essayé de rentrer dans le moule de l’entrepreneuriat, mais je me suis tellement éteinte que c’était très difficile pour moi de sortir de ma coquille par la suite.

Tes clients le savent aussi. Moi j’ai commencé ma pratique en architecture en 2008. J’avais 26 ans. A 26 ans tu fais comme tu penses. J’allais voir des clients habillée en veste et en cravate. Tu sais, je m’habillais hyper chic, parce que voulais adopter un air professionnel. Il y a un clash parce que j’essayais de parler mieux aussi. C’est bien de mieux parler, mais au fur et à mesure que les relations avec mes clients devenaient plus fortes, je me rendais compte que je laissais une impression différente de la mienne. Quand j’ai arrêté de porter mon costume de professionnelle, j’ai eu plus de clients. Je ne parlais pas mieux à la française, mais je parlais mieux dans le sens où j’avais une connexion plus humaine avec les gens. Ils se sentaient mieux accueillis et mieux connectés avec moi, donc c’était plus facile pour moi de me rapprocher d’eux.

L’idée est d’assumer qui on est. Il ne faut pas combattre son cerveau à être quelque chose qu’on est pas. Il faut se respecter, et ne pas chercher à rentrer qui ne ressemble pas à ce qu’on est au fond.

En effet, cela va filtrer les gens. Vous allez finir par attirer des clients et des amis qui aiment votre vraie personnalité. Les nouvelles personnes que je viens de connaître m’aiment comme je suis. Je serai peut-être différente dans 2 ans. Mais en tout cas, ce ne sont pas des personnes qui sont amis avec l’ancienne version de moi. Et c’est très cool.

Cela peut être difficile au début, mais on finit par se sentir mieux. Et on finit par s’attirer les meilleures personnes. Je pense que c’est général au Québec, on a tendance à s’excuser tout le temps. « Excuse-moi, je ne suis pas peignée aujourd’hui », « excuse-moi je n’ai pas eu le temps de me maquiller », et alors ?

J’avoue avoir déjà fait cela. On s’excuse, et des fois, on ne devrait pas le faire. Vous avez le droit de vous excuser, mais si quelque chose arrive et que vous n’êtes pas en top shape, acceptez-le et c’est tout. Je ne dis pas qu’il ne faut pas respecter les autres, mais il ne faut pas s’effacer devant eux non plus. Il faut se respecter soi, et respecter l’autre en même temps. Marrie et moi, on a un peu la même mentalité, mais on est pas pareilles. C’est sûr qu’on a des opinions différentes sur certains sujets, mais elle a son opinion et j’ai la mienne, et c’est tout.

Pour nos parcours, tu as déjà voulu rentrer dans le moule. Moi, je n’ai jamais voulu être dans la norme. J’ai eu un Mohawk à 14 ou 15 ans. J’avais les cheveux un peu plus longs que les épaules, et on a rasé mes côtés. J’avais un Mohawk d’un pied de long environ. Cela ne fait de mal à personne. J’ai plein d’histoires cocasses avec mon Mohawk. Mes voisins changeaient de côté dans la rue lorsqu’ils me voyaient arriver avec mon Mohawk et mes piercings. C’était mon look punk d’adolescente. Même à 13 ans je m’en foutais de ce que le monde pensait. Cela venait de mes parents. Ma mère s’en foutait toujours de l’opinion des autres. On respecte l’opinion, mais on s’en fout de ce que les gens pensent de nous. Il faut être celui qu’on est, et suivre ses envie. Si vous êtes bien dans le moule, that’s fine. Mais sinon, soyez-vous mêmes !

Au-delà du moule, il faut juste être. Arrêtez de vous demander ce que les gens vont penser de vous. Si vous changez votre sacoche noire pour une sacoche rouge, personne ne va s’en rendre compte !

Si toi là, tu veux vivre ta vie grandement parfaite, je t’invite sur le podcast de Sabrina Beaulieu #GrandementParfaite. Je t’invite à me laisser un commentaire pour me parler des steps que tu suis pour pouvoir t’accepter grandement, et surtout de ce que tu as fait lors des dernières années pour pouvoir t’accepter. Merci Sabrina pour ta présence.